Quand on évoque le nom de Saint-Savin-sur-Gartempe, on visualise immédiatement la belle silhouette en bord de Gartempe aujourd’hui dominée par l’élégant clôcher de son ancienne abbaye bénédictine, connue comme la « Sixtine du Poitou » en raison des peintures murales du Xième siècle qui lui valurent son classement par l’UNESCO en 1983.
C’est aussi la vallée de la Gartempe, axe de villégiature et de randonnée le long de ses berges aujourd’hui mais qui fut longtemps un élément déterminant pour l’implantation du bourg, la circulation de ses habitants qui empruntaient le vieux pont gothique et pour son développement économique avec les moulins notamment.
HISTOIRE DE SAINT-SAVIN
Si les rives de la Gartempe ont été parcourues et habitées dès l’époque préhistorique, les voies gallo-romaines ont, elles, vu le développement des cités.
La ville de Saint-Savin s’est développée autour du monastère bénédictin et du culte des deux frères à l’origine de la fondation du monastère : Saint-Savin et Saint-Cyprien.
C’est autour du IXème siècle qu’une communauté monastique s’établit sur les rives de la Gartempe, à proximité du lieu hypothétique où les reliques des deux frères martyrs Saint-Savin et Saint-Cyprien auraient été retrouvées. Un culte important s’y développe et la fondation monastique, communauté des bénédictins , est soutenue par les Carolingiens.
L’abbaye prospère malgré les vicissitudes médiévales. Elle résiste aux incursions normandes grâce à son système défensif. Le monastère bénéficie de dons importants dont celui au début du Xième siècle de la comtesse Aumode qui est l’épouse de Guillaume V, comte du Poitou, duc d’Aquitaine. On suppose que c’est grâce à ces donations que le monastère (abbatiale et bâtiments conventuels de l’époque romane) est reconstruit avec la commande d’un programme peint, inspiré d ela Bible, qui fait appel aux meilleurs fresquistes médiévaux.
Le bourg continue de se développer en même temps que l’abbaye. D’un côté il y a les moines bnédictins qui vivent à l’abri derrière les murs de l’enceinte de l’abbaye appelée « fort de l’abbaye ». Et de l’autre côté, les habitants laïcs.
Ces habitants fréquentaient d’autres édifices religieux à Saint-Savin (églises, chapelles…) et même une synagogue.
L’église paroissiale, dédiée à Notre-Dame, était hors les murs. Elle a été détruite au début du XIXème siècle. Elle était située Place de la République actuelle.
L’essor de la ville est aussi liée à son implantation sur la route entre Poitiers et Bourges qui passe la Gartempe grâce à son pont médiéval du XIIIème siècle.
A la fin du Moyen-âge, pendant la période de la guerre de Cent Ans (XIVème-XVème siècles) l’enceinte extérieure appelée « fort de la ville » est construite et s’agrandit au fil du temps pour englober le « bourg neuf » et le secteur de la Grand’Rue qui était alors un axe majeur de circulation.
L’essor de Saint-Savin est arrêté par la période des guerres de religion au XVIème siècle. Il faudra attendre l’époque classique (XVIIème et XVIIIème siècles) pour amorcer une nouvelle page de son histoire. C’est la période où l’abbaye est reprise par l’ordre de la congrégation de St Maur et où on reconstruit les bâtiments conventuels qui abritent aujourd’hui le parcours de visite proposé aux visiteurs par l’EPCC.
Ensuite au XIXe siècle, c’est l’ouverture des voies de communications : route impériale, la construction du nouveau pont, les ouvrages d’art liés au chemin de fer. Des grandes figures apparaissent comme Léon Édoux, natif de la commune, ingénieur qui a inventé le mot « ascenseur » et a travaillé avec Gustave Eiffel avec lequel il avait été étudiant à l’école Centrale. Il a habité le logis de l’abbaye, où aujourd’hui est installé un restaurant gastronomique.
Le long de la Gartempe, les moulins étaient nombreux depuis le Moyen-âge. Plusieurs moulins évoquent aussi cette longue période de prospérité ; parmi eux, le Moulin de la Gassotte (où est installé le camping), et le Moulin Rose (juste derrière l’Abbaye), tournaient tout le long de la vallée de la Gartempe, produisant farine, électricité, etc, grâce à la force hydraulique.
La ville continue de se développer et le XXe siècle voit le développement des commerces. Beaucoup de belles maisons témoignent encore de la prospérité de cette période.
La fin du XIXe siècle est marquée par la guerre de 1870, dont le monument commémoratif cantonal est un bel exemple de l’utilisation de « la pierre dite plastique », issue de la carrière située alors à proximité de la gare de Saint-Savin.
Aujourd’hui la commune est résolument tournée vers l’avenir. Elle affiche ses ambitions touristiques en valorisant son patrimoine historique, a une offre « Terrà Aventura » pour les familles, mais aussi un patrimoine naturel varié, des sentiers de randonnées ainsi que la présence des commerces.
LE PATRIMOINE DE SAINT-SAVIN À DÉCOUVRIR
Habitants ou visiteurs, le patrimoine de Saint-savin mérite d’être apprécié.
L’abbaye de Saint-Savin : ancienne abbaye bénédictine fondée à l’époque Carolingienne et reconstruite aux XIème-XIIème siècle, est célèbre pour ses peintures médiévales (site classé au patrimoine mondial par l’UNESCO en 1983). La voûte de la nef présente plusieurs grandes scènes bibliques (cycles de l’ancien testament) où les peintures murales illustrent les passages bibliques de la Création, le cycle de Noé avec notamment l’Arche de Noé, mais aussi les cycles d’Abraham, Joseph, Enoch… La Tribune présente des scènes du Nouveau Testament (accessible uniquement pendant les visites guidées).
L’abbatiale romane est surmontée d’une élégante flèche gothique (reconstruite). A côté, les bâtiments conventuels abritent aujourd’hui l’accueil pour les visites guidées, un parcours culturel et des expositions temporaires. La sculpture des chapiteaux ou les tables d’autels avec des inscriptions lapidaires sont à découvrir.
La crypte est inaccessible aux visiteurs pour des raisons de conservation des peintures, mais il est possible d’observer à travers des grilles les représentations peintes des deux frères martyrisés à l’origine de la fondation de l’abbaye.
Des visites traditionnelles ou théâtralisées sont proposées par l’EPCC toute l’année. C’est aussi le site phare de la vallée des fresques qui se prolonge jusqu’à Saulgé en suivant la vallée de la Gartempe.
Le bâtiment conventuel : dans le prolongement des bâtiments de l’abbaye, ce bâtiment a été reconstruit au XVIIe et fortement remanié au XIXe siècle.
Le parcours culturel est situé à l’étage.On y accède par un bel escalier classique (XVIIe siècle). Au rez-de-chaussée, une boutique est installée dans l’ancienne salle capitulaire. L’ancien réfectoire des moines sert de lieu d’exposition temporaire. En extérieur, se trouvent les jardins situés non loin de la vallée de la Gartempe.
Le logis abbatial du XIXe siècle possède une tour souvent appelée -injustement- le château en raison de sa tour crénelée. Il a été habité par Léon Édoux, natif de la commune qui a inventé le mot « ascenseur » et a présenté son invention à l’Exposition Universelle de Paris en 1867. Il avait installé dans son logis un « monte fardeau » dont il reste encore les bases de la colonne hydraulique. Aujourd’hui, le logis accueille un restaurant gastronomique.
Le Moulin Rose : en bord de Gartempe, derrière l’abbaye, était un des moulins qui appartenait aux moines. Moulin banal surnommé « moulin rose ». Il permettait de moudre les céréales, alors base de l’alimentation. Au XIXe siècle, il est acheté par Léon Edoux et le Baron Demarçay. Ils y installent une turbine permettant notamment de produire de l’électricité, ce qui permit à Saint-Savin d’avoir l’électricité dans les rues dès 1892.
Le Vieux Pont : bel exemple de pont médiéval qui enjambe la Gartempe. Il date du XIIIe siècle et est classé monument historique dès la fin du XIXe siècle. Beaux refuges, espaces latéraux qui permettaient aux piétons de « se réfugier » lors des passages de cavaliers ou de charrettes. Leurs formes diffèrent selon que la construction doit lutter contre le courant ou non.
Le Pont Neuf : construit dans la deuxième partie du XIXe siècle pour faciliter le trafic important de la route impériale répertoriée comme route nationale reliant Poitiers à Avallon.
Les deux ponts permettent de relier les communes de Saint-Savin et saint-Germain qui aaprtiennent toutes les deux à « la vallée des fresques » axe suivant la vallée de la Gartempe et permettant de découvrir des sites avec des peintures murales de différentes époques.
Mairie : l’actuelle mairie a été réaménagée au début du XXe siècle (1913 et 1921) dans les anciens bâtiments qui accueillaient autrefois les halles.
Les remparts et vestiges des fortifications : vers le groupe scolaire Léon Édoux, où les murs sont décorés de peintures murales réalisées au XXIe siècle, il est d’observer les vestiges des remparts et fortifications qui protégèrent la ville pendant la Guerre de Cent ans. La première mention de ces fortifications date du milieu du XVe siècle.
La Fabrique du Point du Jour est une construction du début du XXe siècle. C’est une construction rare et atypique que cette fabrique de jardin que l’on doit à André Duchesne, architecte, paysagiste, à qui nous devons l’Hôtel de Ville et le monument aux morts de 1870.
Monuments aux morts : la commune possède deux monuments aux morts. Un monument cantonal pour rendre hommages aux morts de la guerre de 1870, exemple rare de ces monuments commémoratifs pour cette guerre qui opposa la France et la Prusse. Financé grâce à une souscription. Belle figure d’un soldat au rendu détaillé grâce à l’utilisation de la « pierre plastique ». Il fut inauguré en 1911. Un autre monument aux morts, lié aux guerres du XXe siècle, est installé sur l’emplacement de l’ancien bureau de l’octroi (après le pont neuf en allant sur le centre du bourg), sous la forme d’un obélisque. Il est représentatif des commandes passées par les communes au début du XXe siècle pour rendre hommages aux hommes tombés pendant la première guerre mondiale. La liste des noms a été complété par ceux des hommes morts durant les combats des autres conflits du XXe siècle.
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Plusieurs murs peints sont à observer dans la ville : des peintures sont déjà visibles à la mairie de Saint-Savin (véranda) représentant les moulins et la Gartempe, l’arrivée de l’éclairage public, ensuite promenez-vous pour apprécier celles également réalisées lors de stages avec Monsieur Jolinon ou le cadran solaire de madame Ka sur la place ou sur le château d’eau sans oublier l’oeuvre de Street Art de C215 dans l’abbatiale.
Maison natale de Léon Édoux : c’est au 44 Place de la Libération qu’est né le 29 mai 1827 (décédé en 1910) Léon Édoux, ingénieur, qui inventa le mot « ascenseur ». La maison d’origine n’existe plus mais il y a sur la façade du commerce actuel une plaque commémorative, offerte par la société OTIS, pour rendre hommage à cet enfant du pays.
